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Dans le cadre de l’élaboration du PTEF du Shift Project
Nourrir la France en 2050 avec une agriculture vivante
Introduction pour la réunion des parties prenantes
mardi 6 juillet 2021, par
The Shift Project, TSP œuvre en faveur d’une économie post-carbone. Sa mission depuis 2010 est d’éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique en Europe. Il a mené à bien 40 études et projets depuis 10 ans, travaux qu’il met à la disposition du public via son site Internet et les plus de 70 évènements organisés depuis sa création. Il s’appuie sur des réseaux de plusieurs centaines d’experts et de milliers de bénévoles. 36 entreprises mécènes soutiennent son action. TSP s’est intéressé depuis quelques années au secteur des terres, agriculture, forêt, changement d’usage des sols. Il y a notamment consacré des fiches pour accompagner son Manifeste pour décarboner l’Europe. Aujourd’hui, la préparation du « Plan de transformation de l’économie française » PTEF, réserve une place justifier à la fonction « Se nourrir » et en conséquence à l’agriculture.
The Shift Project a organisé un Webinaire sur la préparation de ce chapitre (Voir informations en PS)
L’alimentation, besoin vital !
Combien de jours supporte-t-on la faim ? Combien de jours avant qu’une ville, une population ne se soulève ? Tous les individus, Tous les animaux, Tous les être vivants puisent autour d’eux énergie et matériaux, pour alimenter leur métabolisme, fabriquer leurs molécules organiques, permettre leur reproduction. La vie, chaque forme de vie, crée des ilots d’entropie décroissante au détriment d’une accélération du désordre général ! Sans ressource naturelle exploitable, point d’organisme vivant ! Sans nourriture, point d’être humain, point de société humaine : des chasseurs-cueilleurs aux sociétés post-modernes.
L’agriculture, vieille activité !
L’agriculture et l’élevage ont 10 000 ans ! Mais Homo sapiens est vieux de 100 000 à 300 000 ans. Les chasseurs-cueilleurs ont progressivement laissé la place aux agriculteurs-éleveurs. Il existe toujours quelques rares communautés éparses de chasseurs-cueilleurs dans le monde ; l’exploitation forestière demeure en partie de la cueillette et les pêches maritimes largement de la chasse. Mais, une fois que l’homme a pu prendre le contrôle de la nature, il ne l’a plus lâché. Maîtriser la reproduction de nombreuses espèces de plantes (dont les céréales, qui fournissent actuellement la majorité des calories alimentaires de l’humanité) a permis une augmentation spectaculaire des ressources disponibles. La révolution néolithique fut sans retour. Une croissance démographique sans précédent a suivi cette transition, puis, plus tard, l’émergence des premières cités, de l’irrigation, de la traction animale, de la métallurgie, de l’écriture, du calendrier, la constitution d’armées, l’éclosion de grandes religions, la floraison d’empires…
D’une révolution à l’autre se crée l’interdépendance !
D’environ 1 million de chasseurs-cueilleurs parcourant la planète avant l’invention de l’agriculture, les populations humaines ont atteint 1 milliard d’individus aux environ de 1800. Avec la généralisation de la révolution industrielle et énergétique les perspectives mondiales affichent 10 milliards de personnes en 2100. Jusqu’au 18e siècle, l’homme peinait pour n’obtenir les bonnes années que 4 à 5 grains pour un semé ; il y a un siècle, on récoltait déjà 20 grains pour un semé ! Les progrès se sont accélérés après la seconde guerre mondiale. En France, le rendement en grains pour le blé est ainsi passé d’environ 15 quintaux/ha en 1945 à 70 aujourd’hui. Les paysans, auparavant principaux pourvoyeurs pour l’ensemble des besoins humains sont devenus d’importants consommateurs de produits intermédiaires : pétrole, engrais et produits phytosanitaires, matériels et machines, etc. 10 000 ans après la révolution néolithique, la révolution industrielle et énergétique est la seconde grande rupture.
L’alimentation, toujours issue pour l’essentiel des productions agricoles, n’en a pas moins été bouleversée : transformations industrielles, commerce à longue distance, services de toutes natures. L’agriculture et l’alimentation sont à présent étroitement intriquées avec de nombreux autres secteurs : énergie, chimie, transports, mécanique, connaissance R&D éducation-formation, etc.
Alimentation et agriculture sont embarquées dans les défis mondiaux !
Les défis globaux sont notamment identifiés par l’ONU dans les 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030. L’objectif 13 concerne les « mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ». Les derniers rapports du GIEC insistent sur le rôle du secteur des terres qui comprend l’agriculture, les forêt et les changements d’usages des sols. Un rapport spécial y a été consacré en 2019. On y lit notamment :
La terre est à la fois une source et un puits de gaz à effet de serre (GES) et joue un rôle clé dans les échanges d’énergie, d’eau et d’aérosols entre la surface du sol et l’atmosphère. Les écosystèmes terrestres et la biodiversité sont vulnérables aux changements climatiques ainsi qu’aux extrêmes météorologiques et climatiques, à des degrés divers. La gestion durable des terres peut contribuer à réduire les impacts négatifs de nombreux facteurs de stress, y compris le changement climatique, sur les écosystèmes et les sociétés.
A l’échelle mondiale, le secteur des terres pèse environ 30 % des émissions de GES et l’agriculture 20 %. A l’inverse, à l’échelle des temps géologiques, la photosynthèse a capté et stocké beaucoup de carbone (charbon, pétrole, gaz naturel, etc.) et elle pourrait de nouveau le faire.
La France et son agriculture, la première d’Europe, elle-même la première du monde, et les français et leur alimentation, l’un des modèles mondiaux, sont parmi les premiers embarqués pour contribuer à répondre à ces défis et en particulier celui de maîtriser les changement climatiques et de s’y adapter.
Voir en ligne : Synthèse Agriculture et Alimentation - Vision globale V1
Webinaire organisé par The Shift Project le 6 juillet 2021 :
- Le replay ;
- Les supports de présentation des auteurs
- Les comptes-rendus des 5 Ateliers collaboratifs :
- Atelier N°1 – Comment former aux modèles émergents et relever le défi du renouvellement des générations ?
- Atelier N°2 – Les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT), levier de la transition des territoires ?
- Atelier N°3 – Transition agro-écologique : accompagner la recherche de cohérence soumise aux aléas
- Atelier N°4 – Industrie agro-alimentaire et distribution : réduire les chaines logistiques et le bilan carbone
- Atelier N°5 – Bioéconomies : transformer la biomasse en énergie
Pour plus d’informations et de chiffres concernant l’introduction ci-dessus de l’ensemble du Webinaire : http://sentiers.eu
et en particulier …
Aurons-nous à manger demain ?
« Quelle(s) énergie(s) pour demain ? »
Et pour beaucoup plus complet et documenté :
Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’Histoire, DEMOULE (J.-P.) 2017 – Fayard.
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Messages
1. Nourrir la France en 2050 avec une agriculture vivante , 26 juillet 2021, 10:15, par portet
Un des facteurs les plus préoccupants de l époque est la perte vertigineuse de biodiversité - insectes oiseaux amphibiens....- qui stérilise le territoire