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Vers une bioéconomie durable

mardi 4 octobre 2016, par André-Jean

L’économie sera bio, l’actuelle n’est pas durable
Le Conseil économique social et environnemental [1] a confié à sa section de l’environnement de préparer un avis "Vers une bioéconomie durable". L’article qui suit rassemble quelques repères réunis pour une audition dans cette perspective.
La bioéconomie développe des utilisations accrues de la production végétale. Or celle-ci est déjà largement utilisée pour l’alimentation et pour d’autres usages tels que les matériaux (bois, fibres, etc.), la chaleur (bois, déchets, etc.) Peut-on envisager d’aller plus loin ? Jusqu’où ? Pour quelles utilisations ?

Préambule

« Vers une bioéconomie durable », ce titre appelle des questions. Sa préparation interpelle en outre l’ancien membre du CESE.

  • Quelle définition pour cette « bioéconomie » ? Et partant quel est son périmètre ?
  • Pourquoi un tel sujet est-il confié à la section de l’environnement et à elle seule ? Celle des activités économiques n’était-elle pas également compétente ? Idem pour celle de l’agriculture ? L’angle de la saisine écarterait-il la dimension à proprement d’activité économique au profit des considérations concernant l’environnement naturel ?
  • Comment le CESE et la section de l’environnement définissent le qualificatif « durable » et le substantif « durabilité » ? Selon quels critères mesure-t-on le « durable » ? Avec quelles unités ? Combien de durabilité ?
  • Le titre suggère-t-il que notre société devient progressivement plus durable au fil du développement de la bioéconomie ? Auquel cas l’avis chercherait à illustrer cette évolution en cours.
  • Au contraire, porte-t-il une critique des modes actuels de la bioéconomie et appelle-t-il un coup de barre en faveur duquel des propositions seront formulées ?

C’est un honneur et un avantage de partager un moment autour de ces questions.

Quelques mots tout d’abord pour préciser en quoi la question de la bioéconomie intéresse le retraité du CESE :

  • Membre du conseil d’administration et du bureau de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme [2], j’indiquerai ses points de vue ;
  • La rédaction en 2012 du rapport inter-conseils généraux sur les usages non alimentaires de la biomasse [3], a été un apprentissage fondateur [4] ;
  • Quelques articles sur le site Internet Sentiers ont des liens étroits avec les questions soulevées par le développement de la bioéconomie [5] ;
  • Le Club des bioéconomistes a pour objectif de « sensibiliser et informer sur les enjeux et la nécessité d’une agriculture et d’une sylviculture véritablement durables, productives et efficaces pour garantir la diversité et la compétitivité de leurs filières aval de transformation face aux besoins planétaires croissants, alimentaires et non alimentaires (bio-économie). »
  • Intervenant lors de l’audition publique organisée le 17 avril 2014 par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) en vue de l’étude : De la biomasse à la bioéconomie : une stratégie pour la France.
  • Participant aux consultations, organisées au sein du CGAAER, pour le rapport sur Les contributions possibles de l’agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique demandé par le ministre de l’agriculture dans la perspective de la COP 21 ;
  • Consulté à l’occasion de la préparation de la « Stratégie nationale bioéconomie pour la France » [6] et de la « Stratégie Nationale pour la Mobilisation de la Biomasse » [7] ;
  • Le Manifeste du Shift Project formule neuf propositions pour décarboner l’Union européenne, il en consacre deux à une utilisation différente et accrue des bio-ressources.

Ces sujets font l’objet d’un grand bouillonnement d’initiatives et de travaux. Les incertitudes demeurent nombreuses. Elles ouvrent parfois sur des polémiques. Deux documents contiennent bien des éléments de réponse pour la France qui méritent attention :

  • Une stratégie bioéconomie pour la France - Enjeux et vision [8]
  • scénario Afterres2050 de Solagro [9].

Je ne ferai qu’ajouter quelques repères qui me paraissent structurer le domaine à une échelle plus large.

Sommaire

“Manger ou rouler" vs "Boire ou conduire"

La mission relative aux usages non alimentaires de la biomasse agricole et forestières se situaient dans le cadre de la feuille de route de la Commission européenne vers une économie compétitive à faible intensité carbone à l’horizon 2050 : « les deux défis que représentent la sécurité alimentaire mondiale et l’action en matière de changement climatique doivent être relevés ensemble ».

A partir du début des années 2000, des politiques publiques en faveur des biocarburants se mettent en place notamment en Amérique latine (au Brésil depuis le début du 20e siècle), Amérique du Nord et UE. Elles visent :

  • la réduction de la dépendance aux importations de pétrole et la diversification des sources (géopolitique) ;
  • le redressement du revenu agricole et la revitalisation des zones rurales ;
  • la lutte contre le changement climatique par la baisse des émissions de gaz à effet de serre dans les transports.

La fin des années 2000, remet en question le bien fondé de ces orientations sur la base du bilan énergétique.
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Sécurité alimentaire
Mais c’est surtout la flambée des prix des denrées alimentaires de base (céréales) et les émeutes de la faim des années 2007-2008 qui provoquent des réactions, entre autres, celles de Jacques Diouf, DG de la FAO ou de Peter Brabeck ex-patron de Nestlé, puis celles de nombreuses ONGs.

Dès cette époque cependant, les chiffres montraient une production alimentaire mondiale toujours excédentaire non seulement aux demandes solvables mais surtout à la totalité des besoins [10]. Les causes fondamentales des pénuries locales apparaissaient imputables au pouvoir d’achat de certaines populations et de certains ménages ainsi qu’au déficit des infrastructures de stockage et de transport pour conserver et acheminer les denrées : pauvreté et manque d’équipements, revenus et investissements insuffisants. On peut comprendre que le SG de la FAO de l’époque ait préféré pointer le regard vers les biocarburants plutôt que vers les décennies d’accroissement des inégalités et de sous investissement dans les infrastructures de sécurité alimentaire des pays les moins développés.

En outre, la simple comparaison des volumes en jeu dans les diverses utilisations des productions alimentaires mondiales auraient permis de mettre en évidence qu’une faible modification des modes de consommation alimentaire au sein des catégories aisées des populations mondiales auraient dégagé des disponibilités sensiblement plus importantes que la production utilisée pour les biocarburants : réduction des gaspillages et pertes alimentaires qui représentaient de 3 à 5 fois la production de biocarburants [11], réduction des excès de nourriture en général et en particulier en produits animaux [12]. On peut comprendre que le patron de Nestlé n’ait pas voulu stigmatiser les excessives consommations alimentaires des riches ?

Depuis, des études plus détaillées ont précisé les connaissances suivantes :

  • La progression des biocarburants de première génération n’a pas empêché la hausse des utilisations alimentaires de céréales et d’huiles végétales, car la production de ces dernières s’est accrue [13].
  • En 2012 la surface utilisée pour produire des biocarburants était de 1 % de la surface agricole mondiale, et 0,7 % si l’on réaffecte les coproduits utilisés pour l’alimentation animale [14].
  • Les surfaces consacrées aux biocarburants sont aujourd’hui du même ordre de grandeur que celles dévolues au coton, dont la culture n’est pas contestée au motif qu’elle nuirait à la sécurité alimentaire. Mieux, les surfaces consacrées aux consommations de luxe (notamment aux boissons alcoolisées), aux stimulants, stupéfiants et drogues couvrent près du double de celles pour les biocarburants ! Nous connaissions la question Boire ou conduire ?, dommage qu’on n’ait pas recyclée à cette occasion.
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Frein au développement
Les biocarburants n’allaient-ils pas freiner les processus de développement des pays et des populations les plus fragiles ? Question également légitime.
Des travaux récents permettent d’écarter aussi cette crainte et de pencher en faveur de la thèse inverse sur trois aspects : l’évolution des prix alimentaires est plus liée au prix de l’énergie qu’au volume de biocarburant produit ; la hausse des prix alimentaires peut pénaliser les plus pauvres dans un premier temps, mais elle leur est favorable à moyen et long terme (1 à 5 ans) ; l’appropriation des terres par des investisseurs, souvent des sociétés étrangères agissant avec la complicité plus ou moins tacite des gouvernements, évinçant ainsi les petits paysans de leurs terres, est un réel problème, mais elle concerne essentiellement des productions alimentaires et elle demande une sécurisation des droits fonciers des populations locales.

  • Le principal facteur explicatif du niveau des prix agricole est le prix de l’énergie. Les biocarburants ont un impact, mais moindre [15]. La transformation record de maïs en bioéthanol aux Etats-Unis, pendant la campagne 2014/15, n’a pas empêché un effondrement du prix payé au producteur qui a baissé de moitié par rapport à 2012/13.
  • Ecofys, à la suite d’une méta-étude approfondie, affirme que les biocarburants jouent un rôle mineur dans les prix alimentaires locaux. Les prix de l’alimentation sont corrélés aux prix du pétrole. L’étude fait ressortir une contribution des biocarburants à la stabilité des prix et à la sécurité alimentaire [16].
  • Marc Dufumier comme Henri Rouillé d’Orfeuil ont été plusieurs fois auditionnés au sein de cette Assemblées. Que disent-ils, chacun avec leurs arguments et leurs mots ? Pour la sécurité alimentaire comme pour lutter contre les inégalités et la grande pauvreté des populations rurales des pays en développement, il faut promouvoir les productions familiales notamment en protégeant le secteur agricole et en rémunérant suffisamment les productions locales de base et donc en augmentant les prix locaux des denrées alimentaires, et notamment des denrées de base.
  • Une étude économique de l’IFPRI de 2014 conforte ce point de vue [17]. Elle conclue qu’il y des preuves robustes que, dans le long terme (de un à cinq ans), des prix plus élevés réduisent pauvreté et inégalité.
  • Une étude de 2013 sur cinq pays en développement met en évidence que 98% des surfaces annoncées comme destinées aux biocarburants n’en produisent pas actuellement ! [18]
  • A l’inverse, de même que les revenus des petits paysans bénéficient, in fine, de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, leur inclusion dans la production de biocarburants peut être un instrument de développement. [19]
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Menace pour l’environnement
Toute nouvelle utilisation des ressources naturelles doit évidemment être interrogée sur ses impacts concernant l’environnement. Ceux-ci peuvent être contrastés. C’est le cas pour l’utilisation accrue de la biomasse. Le débat concernant les biocarburants s’était notamment focalisé sur les changements d’affectation des sols indirects [20].

En 2012, notre rapport sur les usages non alimentaires de la biomasse, avait observé de grandes divergences d’appréciation selon les études. Le sujet demeure complexe et discuté. Il demande une modélisation complète des mises en cultures de nouvelles terres au détriment de la forêt ou d’autres surfaces naturelles en réponses aux volumes et aux prix de demande de biomasse pour des biocarburants. Nous recommandions de poursuivre les travaux et de le faire dans un contexte scientifique international. Le débat reste ouvert, même si de nouvelles connaissances l’ont enrichi. [21]

Les biocarburants ont tout d’abord été perçu avec bienveillance par de nombreuses ONGs environnementale qui voyaient la contribution à la réduction des émissions de GES. Les critiques, y compris celles de la FNH, se sont ensuite nourries des interrogations liés aux productions agricoles intensives, aux déforestations indirectes induites dans les pays en développement et elles se sont appuyées sur la crise alimentaire de 2008 pour se faire entendre. Au terme du Grenelle de l’environnement le Gouvernement ne tranchait pas. Une expertise « pour faire le point sur les qualités et défauts environnementaux » des agro-biocarburants était commandée à l’ADEME. La recherche et le développement de pilotes industriels sur les biocarburants de seconde génération était engagée. Les expertises et les incertitudes qu’elles laissent encore ont permis d’obtenir un durcissement des réglementations nationales et européennes.

Aujourd’hui, la directive 2009/28/CE modifiée par les directives 2013/18/UE et 2015/1513/CE encadre de façon restrictive la production et l’utilisation des biocarburants. Des systèmes permettent de certifier comme durable au sens de la directive la biomasse utilisée comme matière première et les biocarburants qui en sont issus.
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Conclusions partielles concernant les biocarburants
Les premières critiques à l’encontre des biocarburants provenaient d’interrogations légitimes. Aujourd’hui, elles apparaissent soit infondées, soit liées à des questions plus larges, soit incertaines et ayant donné lieu à des réglementations précautionneuses.
La bioéconomie ne se limite pas aux biocarburants, très loin s’en faut. Ils représentent même aujourd’hui une part très minoritaire de l’utilisation des bioressources. Mais à l’inverse, nous allons le voir, c’est bien l’utilisation énergétique de la biomasse qui est, de loin, porteur du plus massif potentiel de développement. Il était donc essentiel de faire la lumière sur les critiques passées, sans que cela n’obère la vigilance qu’il conviendra de maintenir sur ces questions.
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Recycler le carbone

Si, à l’évidence, l’exploitation des ressources biologiques ne pourrait répondre à des besoins en croissance indéfinie, à l’inverse, l’image d’une quantité finie de biomasse à répartir entre les diverses utilisations serait tout aussi fausse. Quelques repères sont nécessaires pour préciser le champ d’une bioéconomie durable.

La menace climatique
Le CESE a formulé plusieurs avis sur ce sujet. Juste deux rappels :

  • Le CO2 issue des combustibles fossiles est, de loin, la plus importante des sources anthropiques de gaz à effet de serre [22]. Le premier puits naturel de gaz carbonique est constitué par les écosystèmes terrestres. [23]
  • Le GIEC recommande dans son dernier rapport d’évaluation en 2014 [24] : Une bonne complémentarité entre les mesures de réduction dans l’approvisionnement et les utilisations de l’énergie et celles prises pour le développement dans le secteur de l’agriculture, de la forêt et des usages des sols permet des stratégies d’atténuation des émissions plus efficaces et moins couteuses sans compromettre le développement.

Ainsi, le secteur des terres, (agriculture, pisciculture, forêts, espaces naturels, zones humides, changement d’affectation des sols, etc.), déjà au cœur de l’enjeu de la sécurité alimentaire, fait en outre grandement partie de la solution pour répondre aux défis des changements climatiques. Ce point est mentionné dans l’Accord de Paris.
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La bioéconomie — du passé au présent
Dans l’antiquité, la gestion de la maison était pour l’essentiel celle de ses ressources naturelles, de ses productions alimentaires et énergétiques (chevaux, traction animale, chauffage, etc.). La loi de la maison (oîkos nomos en grec) était l’indispensable activité domestique qui permettait aux citoyens de participer à la vie publique des cités grecques antiques.
En France, l’agriculture consacrait, avant la seconde guerre mondiale, 17 % de sa surface cultivée pour nourrir la traction animale [25], trois fois la part de la SAU actuellement consacrée aux biocarburants alors que la SAU était supérieure à l’époque. Jusqu’au 20e siècle, la plupart des activités humaines tournaient autour de l’exploitation, de la transformation, des échanges, de ressources issues de la biomasse végétale et animale.

Aujourd’hui qu’en est-il ?

  • Exprimés en équivalent énergétique, la biomasse prélevée par l’humanité représentait 5 milliards de tep (5 Gtep [26]) en 2012, soit un peu moins de la moitié de la consommation mondiale d’énergie primaire [27]
  • L’estimation de 5 058 Mtep de biomasse prélevée par les hommes était utilisée selon la ventilation suivante [28] :
    • 745 : nourriture des humains, (dont 200 à 350 de pertes et gaspillages)
    • 1 000 : industrie,
    • 1 680 : énergie dont 200 pour les animaux de trait et 60 pour les biocarburants le restant allant essentiellement vers la chaleur (processus industriels et chauffage domestique),
    • 1633 : perdues dans les processus de transformation (essentiellement par le métabolisme animal dans l’élevage).
  • Comptant pour 10 % de l’approvisionnement mondial en énergie primaire, la biomasse est de loin la première source d’énergie renouvelable dans le monde, l’Europe ou la France, fournissant, chaleur, électricité, transport et traction, etc.

Quasi exclusive dans le passé, la bioéconomie règne encore sur plus du tiers des flux anthropiques d’énergie dans le monde [29], dont la totalité des flux alimentaires et une part substantielle des flux industriels et de matériaux. Si elle n’apparaît pas plus importante en termes monétaires, c’est, entre autre, du à l’abondance de la production de bio-ressources.
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Enfin, sans pouvoir malheureusement préciser les chiffres, les activités et emplois liés à la production, la collecte, la transformation, la distribution de produits issus de la biomasse sont probablement majoritaire et ceci sans compter les activités domestiques qui tournent autour de la nourriture.

Quel potentiel de biomasse ?
Les 5 Gtep prélevés chaque année par les hommes représenteraient entre 7 et 10 % de la production primaire de biomasse par photosynthèse [30].
L’homme pourrait-il prélever une plus grand part de la biomasse issue de la photosynthèse végétale ? Jusqu’où ? Ces questions ouvrent un vaste champ de réponses. Les études accessibles vont de ...

  • pas davantage qu’aujourd’hui, soit environ 1,5 Gtep pour des utilisations énergétiques, ...
  • à 29 Gtep soit moins de la moitié de la production primaire de biomasse et plus de deux fois la consommation d’énergie primaire de l’humanité aujourd’hui. [31]

Cela laisse la place à une multitude de scénarios. L’Agence Internationale de l’Énergie envisageait en 2011 de mobiliser 4 Gtep/an d’énergie primaire provenant de la biomasse à l’horizon 2050 [32].
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Flux de carbone industriel
Le carbone est un élément essentiel des activités industrielles. Au plan mondial, le flux de carbone qui transite dans les diverses filières était estimé à 9 500 MtC [33]. En 2005, les utilisations étaient les suivantes :

  • 58 % génération d’électricité et de chaleur (y c. dans les industries),
  • 17 % transports,
  • 4 % chimie organique ou chimie du carbone,
  • 12 % autres industries, notamment l’acierie (coke),
  • 9 % extraction, raffinage, transfert.

Couvrir la totalité des besoins de la chimie organique par du carbone bio-sourcé, si tant est que ce soit possible avec les techniques actuelles, ne modifierait les flux de biomasse que de façon marginale [34]. L’enjeu massif pour le développement de la bioéconomie se situe dans la contribution qu’elle pourrait apporter à la production et la consommation d’une part accrue de bioénergie. Aussi, la question de la « durabilité » de la bio-économie semble largement traitée par celle de la « durabilité » des biocarburants et biocombustibles.
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Énergie massique des modes de stockage mobiles
On voit assez bien comment réduire l’utilisation des combustibles fossiles dans les installations fixes, tant techniquement qu’économiquement. C’est plus compliqué et couteux pour les transports à longue distance. Certes les trains peuvent être électrifiés et l’électricité peut être décarbonée. Mais, les performances des avions, des navires et des véhicules routiers dépendent directement de l’énergie qu’ils peuvent emporter.

Les batteries lithium-ion, les plus performantes à ce jour, ont une densité énergétique de 150 Wh/kg à 200 Wh/kg, soit quatre fois plus que la technologie nickel-cadmium et six fois plus que le plomb [35]. Mais cela reste 50 à 100 fois inférieur aux carburants liquides [36]. Et même après transformation en énergie mécanique, les densités énergétiques des carburants liquides restent 10 à 20 fois supérieurs à celles des meilleurs batteries.

Il faudrait des innovations de rupture qui fassent gagner un facteur supérieur à 10 pour donner au stockage de l’électricité pour les transports à longues distances des avantages comparables aux carburants liquides. Resterait alors toute l’industrialisation et la construction des infrastructures nécessaires pour sa généralisation, sans compter les risques de pénurie de matériaux pour la production aussi massive de telles batteries. A cours de ce siècle les carburants liquides garderont probablement un avantage technologique majeur.

Ce n’est pas demain, ni après-demain que nous verrons des flottes commerciales d’avions électriques. Et au-delà d’une souhaitable réduction des mouvements de transports terrestres et maritimes à longue distance, leur moindre impact sur les changements climatiques a plus à attendre d’une réduction de la consommation kilométrique [37] et d’un recyclage (rapide) du carbone que d’un encore hypothétique stockage mobile électrique généralisé. Les éventuelles contributions de l’aviation civile à la réduction des émissions de GES passeront notamment par des bio-kérosènes [38].

Plusieurs voies existent pour un tel recyclage rapide du carbone contenu dans le CO2 vers des carburants. L’utilisation d’excédants de production électrique sans émission de CO2 en est une qui demandera des développements industriels importants. La voie de la photosynthèse existe déjà avec les agro-carburants. Elle connaîtra de nouveaux développements avec les générations à partir de plantes entières ou d’algues.
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Capture et stockage du CO2 dans la biomasse
Le GIEC l’avait souligné dans son dernier rapport d’évaluation. Une meilleure gestion du secteur des terres est susceptible d’apporter une contribution substantielle à la réduction nette des émissions anthropiques de GES (voir plus haut). Le ministre français de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a proposé de lancer un programme de recherche international à l’occasion de la COP21 : 4 pour mille par an, est l’augmentation du stock de carbone des sols qui permettrait d’absorber la totalité des émissions de gaz carbonique émis chaque année par l’humanité à partir des combustibles fossiles [39].
La mobilisation des techniques d’agriculture et d’élevage écologiquement intensives, la reforestation et l’afforestation des terres délaissées, une utilisation plus intensive du bois et des produits ligno-cellulosiques, la réduction des gaspillages et pertes alimentaires, celle de la consommation de produits animaux, ensemble, recèlent un potentiel significatif d’atténuation des émissions et de puits de GES [40]. Pour la France et à l’horizon 2030 cela pourrait représenter entre 50 et 76 MtCO2eq/an [41], soit entre 1/3 et 1/2 de l’objectif national d’atténuation des émissions de GES à l’horizon 2030 [42]. Les réductions d’émissions et les puits correspondants sont le fruit d’une capture accrue par la végétation, d’un stockage durable de plus de carbone dans le sol, d’une libération de terres par une réduction des besoins pour l’élevage, d’une réduction des émissions de méthane par le bétail, d’un stockage durable accru dans les produits ligno-cellulosiques (notamment dans la construction), d’une substitution par d’autres de matériaux qui génèrent des émissions (bois à la place de l’acier et du béton, énergie de la biomasse à la place de produits pétroliers, du gaz ou du charbon, etc.).
Une mobilisation accrue d’une biomasse produite de façon écologiquement intensive, aurait pour co-bénéfice une séquestration et un stockage accrus du carbone atmosphérique dans les écosystèmes. The Shift Project dans son manifeste pour décarboner l’Union Européenne, consacre une de ses neuf propositions à la question de l’alimentation et une autre pour la promotion de l’économie du bois.
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Pour une bioéconomie durable

En septembre 2015 à New-York, lors de l’assemblée générale de l’ONU, les pays ont largement adopté les 17 objectifs mondiaux de DD à atteindre d’ici 2030. Ce programme prend la suite des objectifs du millénaire et il est universel : il s’adresse tout aussi bien aux pays en développement, qu’à ceux anciennement industrialisés.
Ce programme appelle une véritable modification des modes de production et de consommation (objectif 12). Il inclut les actions urgentes pour combattre les changements climatiques et ses conséquences telles qu’elles ont été arrêtées lors de la COP 21 (objectif 13). Il recommande la conservation et une utilisation durable des océans et des ressources marines (objectif 14), et de même pour les écosystèmes terrestres ou la lutte contre la désertification (objectif 15).
Il ne pourra pas davantage ignorer les premiers objectifs et, entre autres : la fin de la pauvreté (objectif 1), et celle de la faim (objectif 2), l’accès à l’eau et à l’assainissement (objectif 6), et à des énergies modernes (objectif 7) pour tous. Il doit promouvoir une croissance économique continue, inclusive et durable, des activités productives et des pleins emplois décents pour tous (objectif 8). Il demande la construction d’infrastructures résiliantes, la promotion d’une industrialisation inclusive et durable et le renforcement de l’innovation (objectif 9).

Pour tout cela, on aura toujours plus besoin de carbone organique tout en réduisant celui provenant des gisements fossiles. Point de mystère, l’économie de demain sera pour une part nettement accrue une bio-économie ou ne sera pas, car non durable.
Elle ira depuis un plus grand nombre d’emplois de conservateurs et de gardes des zones humides extrêmement productives et riches en biodiversité jusqu’à de multiples spécialistes de métiers anciens et nouveaux dévolus à la production artificielle et industrialisée de biocarburants et combustibles issus des algues ou d’autres cultures captant l’énergie solaire. Elle passera par un enrichissement des petits paysans qui, inclus dans des réseaux de formation, pourront accroître leurs rendements par des pratiques écologiquement intensives et elle incitera à une diversification des agricultures industrielles qui pourront bénéficier d’une numérisation fine des parcelles et de la robotisation des machines. Elle incitera une évolution des modes alimentaires vers une nutrition saine, équilibrée, plus sobre en produits animaux que les tendances observées aujourd’hui chez les populations aisées. La sécurité alimentaire pour tous nécessitera partout des infrastructures de stockage et de transport adaptées. L’accessibilité à la nourriture pour tous à des prix abordables demandera, évidemment une lutte persistante contre la pauvreté. La réduction des pertes alimentaires bénéficiera d’une utilisation plus massive de la biomasse dans diverses filières en partie régulée par la priorité alimentaire [43]. La réduction des gaspillages s’appuiera sur plus de filières de recyclage. Les pratiques agricoles permettront d’enrichir le sol en carbone organique. La reconquête de sols dégradés ou en voie de désertification, l’afforestation et la reforestation seront gages de capture et séquestration de CO2 tandis que les produits ligno-cellulosiques auront une utilisation accrue se substituant à des produits issus de carbone fossile.

Bien sûr une attention soutenue devra accompagner le développement massif de cette bio-économie pour éviter des dérives non durables, mais pour l’essentiel et pour l’heure, la promotion d’un développement durable a besoin de celle de la bioéconomie.
Cela passe au premier chef par la mise en place d’un prix croissant à l’utilisation du carbone fossile. La règlementation peut orienter, notamment dans la construction, vers l’utilisation de matériaux avec une moindre empreinte en GES sur leur durée de vie. Les industriels de la pétrochimie doivent être encouragés à plus et mieux utiliser la biomasse. La PAC peut favoriser une agriculture plus écologiquement intensive et orienter vers des formes certifiées de qualité les productions animales. Les politiques d’aide au développement peuvent contribuer à la réhabilitation d’une petite paysannerie et à la reconquêtes de terres dégradées. Elles doivent contribuer aux investissements permettant de bien meilleurs rendements dans l’utilisation de la biomasse comme énergie.

Le CESE a devant lui un vaste domaine de recommandations.

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Vous pouvez ajouter un commentaire plus bas après les notes.


[1CESE

[4La présentation du contexte mondial pour les usages de la biomasse est publiée dans l’annexe 3 du rapport

[8Voire note plus haut concernant Construire une stratégie nationale pour la bioéconomie

[9Un scénario soutenable pour l’agriculture et l’utilisation des terres en France à l’horizon 2050, Solagro, Afterres2050

[10La FAO a calculé qu’en 2010, le monde a produit plus de 13 millions de milliards de calories alimentaires soit 5 359 kcal/pers/jour, plus du double de la diète recommandée de 2 400 kcal/pers/jour : FAO, Statistical yearbook 2012 – World food and agriculture, Part 3 : Feeding the world

[11Les pertes et gaspillages alimentaires étaient estimés entre 30 et 50 % de la production alimentaire, voire aussi Réduire les pertes et gaspillages

[12Voire notamment Mal-nutrition — mal-bouffe. L’OMS, l’UE, comme le ministère de la santé en France alertent sur les graves conséquences en termes de santé publique d’une nutrition excessive et déséquilibrée. En UE les productions animales mobilisent à elles seules environ 67 % des terres agricoles (Lesschen et al. 2011) sans compter les surfaces mobilisées ailleurs pour la production des importations de soja et autres nourritures animales. Ce ratio est vrai aussi au plan mondial, le rapport FAO, 2006. Livestock Long Shadow, Rome souligne que au total, ce sont 70 % des terres à usage agricole qui, directement ou indirectement, sont consacrées à l’élevage.
Il faut rappeler que les animaux sont de piètres convertisseurs d’énergie en alimentation humaine : si on les nourrit avec des céréales, ils ingèrent en moyenne 7 kcal pour en restituer une sous forme de viande (3 kcal pour les poulets, 16 kcal pour les bovins). Le président du GIEC, Rajendra Pachaury, illustre d’une autre façon cette inefficacité : il faut 7 à 10 kg de végétaux pour faire 1 kg de viande boeuf, 4 à 5,5 kg pour 1 kg de viande de porc.

[14Voire l’étude réalisée par Agrex Consulting pour FranceAgriMer : Focus sur la filière bioéthanol France

[15En mai 2013, un rapport de la Banque Mondiale, Policy Research Working Paper – Long-Term Drivers of Food Prices démontre que l’impact des biocarburants sur les prix de l’alimentation a été très exagéré dans le passé : les variations des prix proviennent essentiellement des prix de l’énergie (plus de 50%) et des taux de change qui représentent au total les 2/3 de ces variations.

[17Food Prices and Poverty Reduction in the Long Run, souligne : si les méthodes microéconomiques standard indiquent que, dans le court terme, des prix alimentaires plus élevés accroissent la pauvreté dans les pays en développement, en revanche, les modèles macroéconomiques prennant en considération la production agricole et les ajustements de revenus laissent entendre que, in fine, les pauvres bénéficient de prix élevés.

[19Africa’s First Sustainable Biofuel Plant Opens in Mozambique, May 17th, 2012. Les politiques publiques doivent jouer un rôle important dans le développement des populations rurales les plus déshéritées « Des solutions rurales pour le XXIe siècle : les politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale au Brésil », Par Bernard ROUX, Académie d’Agriculture. Le Programme biodiesel au Brésil, a été explicitement conçu pour intégrer des petits producteurs dans les filières agro-industrielles, dans des régions en retard de développement « Le Programme biodiesel au Brésil, vecteur de développement », Caroline Rayol, FARM

[20CASI : les changement d’affectation des sols indirects conduisent en particulier à des défrichements et des production agricoles pour répondre à un accroissement des importations alimentaires de pays riches qui mobilisent une part accrue de leur terres arables pour la production de biocarburants.

[21« Le changement d’affectation des sols induit par la consommation européenne de biodiesel », Alexandre Gohin, INRA Rennes montre que les évolutions de rendements agricoles dans les estimations du changement induit d’affectation des sols sont très faibles par rapport aux évolutions observées et aux projections actuelles. Ces résultats découlent de choix contestables de calibrage des paramètres comportementaux. Avec le cadre GTAP-BIO, un calibrage plus consistant de ces paramètres conduit à une forte diminution (de l’ordre de 80% à long terme) du changement d’affectation des sols et des émissions associées.

[22GES : gaz à effet de serre

[23Les flux de carbone sont indiqués dans le dernier rapport d’évaluation du GIEC (WG1AR5_SummaryVolume_FINAL_FRENCH.pdf) : Les émissions annuelles de CO2, mesurées en GtC, soit en milliards de tonnes de carbone, dues à l’utilisation de combustibles fossiles et à la production de ciment étaient de 9,5 GtC/an. Celles dues à des changements d’utilisation des sols étaient de 0,9 GtC. Les émissions cumulées de 1750 à 2011 sont estimées à 555 GtC dont 240 se sont accumulées dans l’atmosphère, 155 ont été absorbés dans les océans et 160 se sont accumulées dans les écosystèmes terrestres naturels.

[26tep = tonne d’équivalent pétrole, Mtep = million de tep, Gtep = milliard de tep

[27Consommation d’énergie primaire dans le monde en 2012 : 12 Gtep dont la biomasse utilisée comme source d’énergie primaire soit environ 1,4 Gtep

[28Voir sur ce site la représentation schématique de ces flux établie pour le rapport sur les utilisations non alimentaires de la biomasse : « Utilisations de la biomasse »

[295 Gtep de biomasse dont 1,5 pour satisfaire des consommations d’énergie primaire auquel il faut ajouter 10,5 d’autres ressources pour atteindre 12 Gtep de consommation d’énergie primaire.

[31Voire en particulier sur ce site Energy from biomass, un travail de UK-ERC

[32Tout en restant très en deçà d’une mobilisation à moindre risque dans l’hypothèse d’un maximum technique de production mondiale de biomasse qui correspondrait à 12 Gtep/an, soit l’équivalent de la consommation actuelle d’énergie primaire dans le monde, Technology Roadmap — Biofuels for Transport IAE, 2011, p. 26

[33MtC = million de tonne de carbone. En 2005, les 9 500 MtC industriels provenaient pour 38 % du charbon, 36 % du pétrole, 16 % du gaz, 11 %, soit 1 500 MtC, de la biomasse

[34400 MtC, soit moins de 10 % des prélèvements actuels de biomasse ; moins du 1/5 des 2 600 MtC déjà apportés par la biomasse aux diverses filières industrielles et pour l’énergie dont une bonne partie est utilisée avec des rendements déplorables ; ces 400 MtC pèsent moins du tiers des pertes dues au métabolisme de l’élevage

[36La densité énergétique des carburants liquides ou gazeux (méthane) va de 42 à 50 Mj/kg soit de 12 à 14 kWh/kg

[37Voire la fiche concernant le véhicule à 2 l/100km dans les propositions du Manifeste du Shift Project

[38Les Conseils généraux de l’environnement et de l’agriculture ont publié en novembre 2015 un rapport qui précise les perspectives de développement de la production et de l’usage des biocarburants aéronautiques en France à l’horizon 2020 : Les biocarburants aéronautiques en France

[41Unité de mesure du pouvoir de réchauffement climatique des divers GES sur un siècle : MtCO2eq = million de tonne d’équivalent CO2

[42Voire sur ce site : Esquisse d’une estimation

[43Une plus importante utilisation de la biomasse et notamment des céréales pour la production de biocarburant aurait, au moins partiellement, réduit la crise agricole de surproduction en 2016, avec, selon Xavier Beulin, des cours mondiaux très très bas : La France traverse une grave crise agricole - L’écotidienne - Le Monde, jeudi 11 août 2016

Messages

  • Merci André-Jean pour cette synthèse très claire. Deux remarques en passant :

    1 - Le bilan carbone des biocarburants étant très mauvais, de même que leur rôle dans les émeutes de la faim de 2007, que faire ? Tu insistes sur le bio-kérosène, j’espère effectivement que l’on fait des progrès sur sa mise au point (j’ai entendu un jour à la radio un pilote expliquer qu’ "on ne volerait jamais au jus de betterave"). Le bilan carbone de ce bio-kérosène sera sans doute lui aussi mauvais, mais on peut lui appliquer le raisonnement que l’on pouvait faire à propos des panneaux photovoltaïques des satellites à l’époque (très ancienne) où il fallait plus d’énergie pour les fabriquer que ce qu’ils allaient produire ensuite : un Joule disponible à 10 ou 100 km d’altitude et constituant la meilleure solution technique grâce à son faible poids, a bien plus de valeur qu’au sol (où le poids n’est pas un problème et ou on peut se brancher sur le secteur), et dans ce cas on peut passer outre aux mauvais bilans carbone ou EROI.

    Restera à prendre en compte le fait que se déplacer en avion est un luxe de riches. Il faudra donc impérativement (et ce sera une bonne occasion pour) lier ce problème à celui de la prise en compte de l’aéronautique dans les accords internationaux sur le climat.

    Il faudra aussi montrer que l’on travaille par substitution et non pas par addition : le bio-kérosène devra se développer parallèlement à une régression des bio-carburants automobiles, dès lors que ceux-ci seront remplacés par le développement de la traction électrique (y compris par caténaires pour camions sur les autoroutes), à partir d’électricité produite par des énergies renouvelables se substituant à du charbon. Et s’il y a des surcoûts à chacune de ces substitutions, que les avions payent !

    2 – La capture de carbone dans les sols (à part la tourbe) ne me semble pas une solution à très long terme : au bout d’un certain temps, les feuilles mortes rapidement, puis les branches, les racines, …, pourrissent et/ou sont mangées par des champignons, des vers, des larves d’insectes..., donc in fine réinjectées dans la chaîne alimentaire et reconverties en CO2. Je le signale parce qu’il est possible que cet enrichissement du sol en matière organique soit par ailleurs si bénéfique en termes de qualité des sols, de fertilité, de biodiversité, qu’il bénéficie d’un biais favorable de la part de presque tout le monde, et qu’en conséquence on en oublie ce principe tout simple : une forêt ne fonctionne, à long terme, comme un puits de carbone, qu’à la condition qu’on en sorte du bois et qu’on le mette à l’écart pour qu’il ne pourrisse pas. Autrement dit, qu’elle soit exploitée. Là encore, il me semble que c’est quelque chose de contre-intuitif à entendre pour de purs écolos, et que c’est donc utile de le dire : sur le long terme, une forêt non exploitée est en équilibre (on a l’impression que c’est bien), elle dégage autant de CO2 qu’elle n’en absorbe, mais ça veut dire qu’elle ne fonctionne pas comme un puits de carbone, et ça, c’est dommage.

  • Le 28 mars 2017, le Conseil économique social et environnemental a adopté son avis « Vers une bioéconomie durable » présenté par les rapporteurs Marc Blanc et Jean-David Abel. Quatre orientations structurent les recommandations :

    • L’exigence d’une bioéconomie durable ;
    • L’effort de recherche en bioéconomie ;
    • Le développement de l’industrie et de l’emploi ;
    • La gouvernance territoriale et les instances de pilotage.

    Le CESE rappelle que pour relever les défis environnementaux et sociétaux sans remettre en cause ni la qualité de vie des populations ni les capacités de développement des générations futures, il faut adopter de nouveaux modes de production et de consommation.

    Voir en ligne : Vers une bioéconomie durable

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