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Que manger, demain ? ... ou comment répartir la biomasse ?

mercredi 4 octobre 2017, par André-Jean

  • Que reste-t-il au frigo ?
  • Quelles courses faire, pour après-demain ?
  • Et dans un an ?
  • Dans dix ans, la question reste-t-elle la même ?
  • Et dans 30 ans, que pourront manger nos petits et arrières-petits-enfants ?

Bien malin qui peut répondre aux dernières questions. A défaut, essayons d’éclairer le contexte. [1]

Thomas Malthus avait identifié le risque de pénurie résultant d’une population augmentant selon une progression géométrique tandis que la production alimentaire suivait une croissance linéaire. Mais, il ne pouvait imaginer l’ampleur dans l’exploitation des ressources fossiles ni la puissance des outils de la révolution industrielle. Deux siècles et demi plus tard, les humains sont dix fois plus nombreux [2] et la production alimentaire poursuit une croissance plus rapide que la population mondiale. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture [3], s’était félicitée d’une réduction du nombre de personnes sous alimentées [4] qui était passé au-dessous de 800 millions en 2015. Mais, avec la remontée des populations sous-alimentées en 2016, la FAO envoie un signal d’alarme fort et clair en indiquant qu’il sera difficile de satisfaire à l’ambition de libérer le monde de la faim et de la malnutrition d’ici à 2030, second des objectifs mondiaux de développement durable des Nations unies [5].
Autour de cet enjeu, les questions se multiplient :

  • L’augmentation du prix du pain entre 2005 et 2008 — de 300 % en Egypte, 1er importateur mondial de blé — serait-elle sans lien avec les émeutes à l’origine de ce qui fut interprété comme un "printemps arabe" ? [6]
  • La déstabilisation de la Syrie n’a-t-elle pas suivi la sécheresse qui, au nord-est du pays de 2006 à 2010, a touché plus d’un million de personnes et provoqué des migrations internes massives ? [7]
  • Pourquoi la pauvreté, les disettes et la sous-nutrition touchent-elles au premier chef les populations paysannes et rurales ? Ces dernières doivent-elles poursuivre leur exode vers les villes ?
  • L’alimentation du monde continuera-t-elle à se rapprocher du modèle occidental ?
  • Quelles seront les contributions du secteur des terres aux changements climatiques ?
  • La disponibilité en eau et en engrais limitera-t-elle la production végétale ?
  • Le carbone bio-sourcé se substituera-t-il au fossile ?
  • A quoi affecterons-nous les terres ?
  • Que mangerons-nous demain ?

La liste est déjà trop longue des questions qui concernent l’agriculture, la forêt, l’alimentation, les espaces ruraux. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : nous sommes entrés dans ce que certains dénomment l’anthropocène, cette période durant laquelle l’influence de l’être humain sur la biosphère a atteint un tel niveau qu’elle est devenue une « force géologique » majeure capable de marquer la lithosphère :

  •  « Pas un lieu sur Terre où la main de l’homme n’ait posé le pied » aurait dit l’anthropologue.
  • 10 000 ans d’agriculture, d’élevage et de déforestation ont provoqué érosion et perte de fertilité de bien des sols. N’est-ce pas l’un des facteurs, au côté des changements climatiques notamment, qui limite aujourd’hui l’augmentation de la productivité céréalière ?
  • L’eau douce est mobilisée, notamment pour l’agriculture. Elle pourrait manquer dans un nombre croissant de régions du monde. Les pays européens doivent s’adapter à des régimes climatiques plus secs, singulièrement durant les périodes végétatives [8].
  • Les diverses ressources naturelles minérales se sont raréfiées et sont plus difficiles d’accès. Leur extraction nécessite beaucoup plus d’énergie et de travail. Quand bien même certaines sont déjà en partie recyclées, nous les dispersons par nos divers usages. Des pénuries sont parfois à craindre à des horizons de quelques décennies ou siècles. Celles des phosphates auraient de lourdes conséquences.
  • Nous subissons déjà les effets des changements climatiques. Les gaz à effet de serre accumulés dans l’atmosphère ont augmenté de près de 50 % par rapport à la période pré-industrielle. Les pays émergents aspirent à la même puissance et aux mêmes conforts de vie. Ils rattrapent les pays anciennement industriels.
  • Ces bouleversements, ajoutés à l’occupation des territoires et l’exploitation des ressources naturelles en mer comme sur terre, exercent une pression insupportable pour de très nombreuses espèces. La vitesse de disparition de la biodiversité au cours des récentes décennies présage une sixième grande extinction.
  • Les déchets et pollutions se répandent dans les airs et les eaux, s’incrustent à la surface de la terre, dans les sols et les sédiments.

Dennis Meadows a été écarté du débat public pour avoir décrit « The limits of Growth » en 1972. Il n’en a pas moins confirmé récemment ses prévisions d’effondrement de notre système au cours du XXIème siècle [9]. Mais à présent, il est trop tard pour être pessimiste. Sans s’aligner sur l’optimisme de Jeremy Rifkin et sa vision d’une Troisième révolution industrielle, des possibilités existent, des opportunités se présentent, les ignorances laissent entrevoir des marges de manœuvres. Elles donnent un cadre, certes flou, mais suffisant pour esquisser un horizon à l’action. Alors, au risque d’incertitudes, de manque de précisions, au risque d’erreurs et de polémiques,
Osons quelques affirmations !

1. Disettes et famines ne viennent pas d’une pénurie alimentaire !

Il est simplement scandaleux que, en France, en Europe, et surtout dans le vaste monde, 800 millions de personnes puissent encore avoir faim, et parfois en mourir, et que des enfants n’accèdent pas à une nutrition équilibrée permettant leur plein épanouissement. Le monde produit largement assez pour satisfaire les besoins alimentaires de tous. La production actuelle pourrait même satisfaire une population humaine supérieure aux 7 milliards d’êtres humains que nous sommes aujourd’hui [10]. La responsabilité vient des disparités de revenus. Dans les pays en développement, s’y ajoute le manque d’équipements de stockage et de transport. Jacques Diouf, DG de la FAO, avait éludé cet aspect en 2008. Lui, Peter Brabeck, futur ex-patron de Nestlé, suivis de certaines ONG, avaient préféré stigmatiser la production de biocarburants [11]. La priorité de nourrir chaque individu impose des modes d’organisation de la société et de répartition des revenus. Elle appelle des transferts financiers pour aider les populations les plus touchées par les changements climatiques. Mais, et contrairement aux affirmations de certains, elle n’exige pas d’évincer toute autre utilisation des productions agricoles. Cette affirmation est renforcée par quelques autres considérations :

2. L’ampleur des pertes et gaspillages alimentaires est inacceptable !

Scandale corrélatif au précédent, les gaspillages et pertes atteignent 25 à 33 % de la disponibilité alimentaire selon plusieurs études et ceci sur l’ensemble de la production mondiale avec des explications diverses selon qu’elles concernent les pays en développement ou développés [12]. Les incitations à les réduire doivent être accrues dans les politiques publiques. Un tel ratio de pertes et gaspillages suffit à interroger le bien fondé du taux réduit de TVA sur les produits agro-alimentaires.

3. On est foutu, on mange trop !

Les autorités sanitaires Françaises et Européennes, comme de l’OMS [13], sont inquiètes de l’explosion du nombre de personnes en surpoids et obèses. La perte de bien-être, la morbidité, la mortalité prématurée, les coûts sanitaires, sociaux, économiques, deviennent de réelles préoccupations collectives. Plus largement les affections liées à des déséquilibres alimentaires et, semble-t-il, à une consommation excessive de produits d’origine animale dans les pays européens et la France particulièrement, sont, elles aussi, en croissance rapide [14]. L’aquaculture, la consommation d’insectes, seraient-ils des palliatifs ? Ne conviendrait-il pas plus simplement de retrouver une consommation accrue de protéines végétales ?

4. Euphorisants, excitants, stupéfiants, sont aussi en excès !

Autre source de très lourdes conséquences sanitaires, sociales et économiques, les comportements addictifs ne régressent pas, bien au contraire, avec les modes de vie contemporains. Les productions qui les alimentent proviennent aussi des activités agricoles, et concurrencent les productions alimentaires. Elles mobilisent plus de 90 millions d’hectares, 2 % des terres agricoles dans le monde [15]. Combien en France et en Europe ?

5. Heureusement, la photosynthèse produit beaucoup !

Malgré son faible rendement énergétique, la photosynthèse est source d’une production végétale annuelle estimée à 170 milliards de tonnes de matière sèche. Son équivalent énergétique pourrait représenter jusqu’à 74 milliards de tonnes équivalent pétrole (Gtep), soit 3 000 EJ [16]. La seule partie aérienne de cette production végétale — les racines sont peu accessibles — représenterait 1 800 EJ (43 Gtep), soit plus de 3 fois la consommation annuelle d’énergie primaire par l’ensemble de l’humanité. [17] De surcroît, la production photosynthétique ne connaît pas de volume intangible. Elle pourrait malheureusement diminuer comme elle pourrait être stimulée et croître, selon notamment l’inconscience ou les soins des hommes.

6. Les végétaux sont la première ressource d’hier, d’aujourd’hui, ... et de demain !

Pour le passé, c’est une évidence : nourriture, matériaux, molécules, énergie, etc. Aujourd’hui, l’humanité prélèverait entre 12 et 16 milliards de tonnes de matière sèche, soit moins de 10 % du total de la production primaire nette de biomasse et moins de 20 % de celle accessible. Cette collecte représente 5 à 7 Gtep par an (210 à 294 EJ) [18], soit plus que du charbon (3,9 Gtep soit 164 EJ) [19], du pétrole (4,4 Gtep soit 185 EJ) [20] ou du gaz (3,2 Gtep soit 134 EJ) [21]. La biomasse demeure la première source d’équivalent énergétique.
Cette production, toujours mesurée par sa valeur énergétique, provient pour 40 % des 1,5 milliards d’ha cultivés, pour 24 % des 3,4 milliards d’ha pâturés et pour 36 % des produits de 4 milliards d’ha de forêt. Directement ou transformée elle sert pour...
 15 % de nourriture humaine ;
 20 % l’industrie (hors alimentaires) ;
 33 % d’énergie [28 % chaleur, cuisine, chauffage ; 4 % traction animale ; 1 % biocarburants (60 Mtep)] ;
 32 % sont perdus dans le métabolisme des animaux d’élevage.
Demain, pourrait-on exploiter une part accrue de la biomasse végétale ?
 Certains le refusent : moins de 63 EJ/an (1,5 Gtep/an) pour des utilisations énergétiques, seul l’alimentaire est prioritaire ;
 D’autres, à l’inverse, imaginent jusqu’à 1 220 EJ/an (29 Gtep/an) soit moins de la moitié de la production primaire de biomasse et plus de deux fois la consommation d’énergie primaire de l’humanité aujourd’hui. [22] ;
 L’Agence Internationale de l’Énergie envisageait en 2011 de mobiliser 168 EJ/an (4 Gtep/an) d’énergie primaire provenant de la biomasse à l’horizon 2050 [23], soit environ 2,5 fois ce qui est mobilisé aujourd’hui pour l’énergie ;
 Pour la France, le scénario Afterres2050, repris par le Scénario négaWatt 2017-2050 envisage une production d’énergie primaire issue de la biomasse représentant environ 2,5 fois l’actuelle avec 380 TWh/an [24].
 Pour l’Europe, The Shift Project, dans ses 9 propositions pour que l’Europe change d’ère, envisage aussi de mobiliser davantage la biomasse, mais pour se substituer à des matériaux plutôt que pour de l’énergie.

7. Hors besoins énergétiques, on peut se passer de carbone fossile !

Le carbone est indispensable dans diverses filières industrielles et spécialement dans la chimie organique. Au plan mondial et en 2005, le flux de carbone qui transite dans les diverses filières était estimé à 9 500 MtC [25], mais le carbone industriel spécifique (c’est à dire à l’exclusion de celui qui peut répondre aux besoins énergétiques des industries) ne représente que 400 MtC, soit moins de 10 % des prélèvements actuels de biomasse ; soit encore, moins du 1/5ème des 2 600 MtC déjà apportées par la biomasse aux diverses filières industrielles et pour les usages énergétiques (notamment cuisine et chauffage) dont une bonne partie est utilisée avec des rendements déplorables. Ces 400 MtC pèsent moins du tiers des pertes dues au métabolisme de l’élevage. Couvrir la totalité des besoins de la chimie organique par du carbone bio-sourcé, si tant est que ce soit techniquement possible, ne modifierait les flux de biomasse que de façon marginale [26].

8. Le secteur des terres doit redevenir un puits de carbone et non une source de GES !

Le GIEC [27], comme la CCNUCC [28], attribue à divers secteurs les émissions et les absorptions des gaz à effet de serre (GES). Le secteur AFOLU recouvre les activités agricoles, forestières, celles liées à l’utilisation des terres et à leurs changements. A l’échelle des temps géologiques, la végétation, les sols sur lesquels elle se déploie sur terre, et les sédiments en mer, ont été de très efficaces capteurs de gaz carbonique (CO2) et séquestrateur de carbone, accumulant ainsi charbon, pétrole et gaz naturel (méthane, CH4). Les sols sont ainsi le second réservoir de carbone après les océans [29].
Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, le secteur des terres est à l’origine de 25 % des émissions anthropiques de gaz à effet de serre [30] [31]. Autant dire que l’objectif de l’accord de Paris relatif au climat adopté en 2015, n’a aucune chance d’être atteint sans une réduction drastique des émissions nettes de ce secteur.
En Europe, l’agriculture émet 12 % des GES [32] dont 70 à 80 % pourraient provenir des activités d’élevage qui occupent 67 % des terres agricoles de l’UE, sans compter les aliments du bétail importés. En élargissant le regard, l’alimentation humaine dans son ensemble est source de 30 % des émissions de GES de l’UE dont une bonne partie attribuable à la consommation de produits animaux [33]. Ici aussi, les engagements de Paris qui appellent la neutralité GES de l’Europe au cours de la seconde moitié de ce siècle sont inaccessibles sans une révisions en profondeur des équilibres alimentaires, des orientations dans l’affectations des terres, dans leurs utilisations, et dans la destination des produits qui en sont issus.
L’INRA a mis des travaux sur la table. Le précédent ministre de l’Agriculture a initié le programme de recherche internationale 4 ‰. Les rapports du CGAAER sont connus [34]. Toutes mesures confondues, les estimations des potentiels de réduction d’émission ou d’absorption de GES, sont significatives aux échelles nationales, européennes comme mondiales [35]. Elles peuvent représenter entre 1/3 et 1/2 de l’objectif national d’atténuation à 2030.

Concluons qu’il faut plus de travail et d’intelligence pour le vivant !

Aucune des orientations précédentes n’a de chance de se réaliser spontanément. Avec l’anthropocène, les hommes se sont rendus responsables de la planète et des cycles liés au vivant.
 Intelligence et travail accrus, signifient plus de paysans, d’agriculteurs, de forestiers formés, plus de techniciens, de moyens, consacrés à la production agricole et forestière. Il faut payer plus pour les activités agricoles et forestières. C’est vrai en France comme en Europe.
 C’est encore plus vrai dans le vaste monde. Comment imaginer créer 3,8 milliards d’emplois décents supplémentaires dans les villes du tiers monde si l’exode rural se poursuit [36]. Les pays en développements doivent protéger leur agriculture et leurs paysans contre les importations aux cours et fluctuations des marchés mondiaux, comme l’a fait l’UE en son temps.
 L’argent de l’Europe dans la PAC [37] représente en France plus de 900 € par mois et par actif agricole, sans compter celui des pouvoirs publics nationaux et régionaux. Est-il acceptable que certains exploitants agricoles retirent moins de 3 à 400 €/mois de leur travail ? La concurrence acharnée et le dumping social déloyal, y compris de la part de nos voisins les plus prospères, font-ils partis du modèle européen ?
 Où trouver les financements supplémentaires nécessaires sans accepter que le prix de l’alimentation reprenne une part croissante dans le budget des ménages ? Encore faut-il que la marge captée par la strate intermédiaire interrompe sa croissance et entame une baisse — n’est-ce pas l’un des enjeux des États Généraux de l’Alimentation ?
 Nos voisins allemands, avec leur transition énergétique, ont su, avec près d’un milliard d’euros par an, donner un troisième pilier à la PAC. Ne pourrions-nous faire de même en s’appuyant sur un objectif de bonne alimentation ? [38]
 La production animale de masse pour les marchés internationaux à bas prix n’a pas d’avenir en Europe. Au-delà des différences intra-européennes, elle restera longtemps concurrencée par les productions des pays émergents d’Amérique latine ou d’Afrique et sera durablement moins compétitive par les salaires, les normes et le coût des intrants.
 La consommation de produits animaux des européens continuera à diminuer. Il en va de leur santé. Il en va de leur sensibilité croissante au bien-être animal. L’élevage européen doit continuer à se spécialiser vers des productions de haute qualité, sous label et appellation d’origine. La PAC doit y encourager. [39]
 Une partie des près de 70 % des terres agricoles européennes dédiées à l’élevage devrait être réaffectée : oléo-protéaginteux, cultures industrielles, reconstitution de la fertilité des sols, biodiversité, forêts, services environnementaux, etc. [40] Point de mystère, l’économie sera fondée demain sur la valorisation d’une part accrue des ressources vivantes, notamment végétales [41] et sur une substitution d’une partie croissante du carbone fossile par de la biomasse.
 La fertilité des sols doit redevenir une priorité dès à présent et pour les générations futures. La photosynthèse peut être mieux et plus intensivement mobilisée. Il ne devrait plus y avoir de sols nus pendant des mois. Les engrais verts doivent continuer à se substituer aux engrais azotés, gros émetteurs de CO2 pour leur production et gros émetteurs de N2O lors de leur utilisation. Des pratiques systémiques de bouclage du cycle du phosphore, ressource limitée et bien souvent limitante pour les cultures, devient un impératif urgent. Les cultures sans labour peuvent encore progresser. L’agro-foresterie doit gagner du terrain, comme la forêt. L’agriculture écologiquement intensive devrait devenir une priorité dans la PAC au-delà de 2020.
 Pas moyen de trouver les financements supplémentaires pour réduire les émissions de GES et développer la fonction de puits dans le secteur des terres sans faire payer en même temps les externalités de l’utilisation des ressources fossiles. Le prix minimum des émissions de CO2 devrait atteindre les 30 €/t dans un premier temps. Le système EU-ETS doit être révisé et inclure ce prix plancher. Un prix carbone aux frontières de l’UE, comme la France le propose, doit accompagner cette évolution.

En bref, la bio-économie se déploiera demain. L’économie sera plus écologique car l’actuelle n’est pas durable : un beau défi pour les États généraux de l’alimentation.


[1Cet article dérive et complète l’introduction à l’assemblée générale 2017 du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux CGAAER. Il s’appuie sur, et prolonge parfois, plusieurs articles de ce site Internet Sentiers :

[2Moins de 700 millions d’habitant en 1750, plus de 7 milliards en 2017 Population mondiale

[3FAO

[4Deuxième Conférence internationale sur la nutrition — Rome, 19-21 novembre 2014 — Document final de la Conférence – Cadre d’action. Le nombre de personnes sous-alimentées en 2000 était supérieur à 900 millions. La part de la population soumise à la sous-alimentation est passée de 14,7 % en 2000 à 11 % en 2016 : L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde en 2017

[10Sous réserve de résorber les pertes et gaspillages, de réduire les sur-consommations alimentaires et de limiter les produits animaux — voire plus loin.

[14Voire l’article : Manger ou rouler, faut-il choisir ? et plus précisément les notes 1 à 3

[1674 Gtep, soit 3 000 EJ. 1 exaJoule (EJ) représente 1018 Joules, un milliard de milliards de Joules, ou encore 0,024 Gtep

[17Voire sur ce site : Production de biomasse végétale

[22Voire en particulier sur ce site Energy from biomass, un travail de UK-ERC

[24Soit 1,37 EJ, ou 33 Mtep millions de tonnes d’équivalent pétrole pour 13 Mtep en 2016

[25MtC : million de tonnes de carbone.

[27Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) — en anglais IPCC

[28Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, CCNUCC

[29et hormis les roches calcaires pour lesquelles les temps d’échange avec carbone atmosphérique sont d’ordre géologique

[30Les gaz à effet de serre (GES) sont par ordre de contribution décroissante au forçage radiatif : le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), ces deux derniers étant principalement issu des activités agricoles, et divers autres gaz notamment fluorés

[31[Voire le cinquième rapport sur les changements climatiques du GIEC, la 3ème partie sur l’atténuation et en particulier le résumé pour les décideurs. Le graphique p. 8 Greenhouse Gas Emissions by Economic Sectors. Après le secteur industriel, le secteur AFOLU est le second secteur émetteur avec 25 % des émissions dont l’essentiel du N2O et une grande partie du CH4. La déforestation est, à elle seule responsable de 12 % des émissions mondiales. Cette déforestation touche principalement les régions intertropicales. L’agriculture d’exportation en est l’un des premiers moteurs (exemples typiques du soja et huile de palme). Nos importations de produits agricoles et alimentaires en Europe ont donc des incidences sur cette déforestation.

[33The Shift Project, Décarbonnons l’Europe, Réussir le passage à l’agriculture durable

[36Voire sur ce site, Changer de mode de développement ! - Comment ? et l’article d’Henri Rouillé d’Orfeuil L’emploi agricole, un défi historique

[37Politique Agricole Commune

[38Pourquoi brader les prix alimentaires à la consommation avec une TVA au taux réduit ou super-réduit. On sait que la TVA est un très mauvais instrument pour des objectifs redistributifs. Le Danemark, pays plus "social" que la France, dit-on, a une TVA uniforme à 25 %. Pour la France, le taux réduit de TVA représente une perte de recette fiscale de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an. Avec de telles sommes, ne pourrait-on déployer une politique d’incitation à la "bonne bouffe" notamment auprès de nos concitoyens les plus défavorisés ? Taxer la mal-bouffe ? - Seulement ?

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